Crous mis en faillite : quelles solutions pour les étudiant-e-s?

Publié le par sud-ehess.over-blog.com

Les CROUS mis en faillite par les restrictions budgétaires...

 

Quelles solutions pour les étudiant-e-s ?

 


 

 

 

Ce lien vous mène vers le tract au format PDF.

Certain-e-s l'auront remarqué à leurs dépends, d'autres à ceux de leurs camarades. Le CROUS accumule d'improbables retards dans le paiement des bourses. Depuis les mois de Septembre-Octobre, les étudiant-e-s rattaché-e-s aux CROUS, dans la plupart des académies, rencontrent des problèmes plus ou moins importants dans le paiement des prestations.

Ces problèmes s'étalent d'un large retard à la non-mise en paiement. Des CROUS débordés, gérés par un personnel en sous-nombre gèrent une situation économique intenable avec un budget trop limité, qui ne permet pas techniquement de verser l'ensemble des bourses pour les étudiant-e-s. Dans certaines académies, les CROUS accusent un large déficit. À Versailles, le CROUS a été contraint de ré-orienter 200 000€ attribué au FNAU pour payer les bourses sur critères sociaux, au dépens étudiant-e-s en situations d'urgence. À Paris, le CROUS a connu un début de cessation de paiement des bourses mi-novembre. Cette situation se détériore, avec la faillite effective de certains CROUS : depuis janvier, celui de Guyane n'assure plus sa mission de restauration.

Face à cela, la seule réponse du gouvernement aura été une note interne du ministre Wauquiez félicitant les employé-e-s d'avoir réussi à « verser toutes les bourses » compte tenue de la situation difficile... Or, dans les faits, ces bourses n'étaient pas versées.



 

Chronique d'un déficit annoncé

 

 

La situation semble plus fluide en ce début 2012 : le CROUS a transféré des agents à Paris et recrute des employé-e-s temporaires pour les dossiers en retard. Cette embellie est liée au fait que le budget est annuel. Il vient donc de repartir de zéro, le retard sera payé (probablement pas intégralement pour ceux/celles qui réclament 4 mois de bourses). Mais le problème reste malheureusement le même, d'ici Septembre à Novembre, toutes les académies se retrouveront exsangues, car le budget aura été épuisé.

La première raison de ce déficit réside dans le « Gel » du montant du budget des bourses pour l'année 2012 par rapport à 2011, alors que le nombres d'étudiant-e-s boursier-e-s n'a pas diminué. Un « gel », pour reprendre la formule du ministère, d'autant plus douteux qu'il est accompagné d'une diminutions du montant des bourses de 5% ! Ce n'est pas un « gel », mais d'une diminution.



Cette situation résulte aussi d'une double entourloupe gouvernementale. La première est liée à la diminution du budget et du nombre de fonctionnaires (les vacataires sans formation remplaçant difficilement les employé-e-s). La seconde, liée à un jeu de dupe : l'ajout d'un 10e mois de bourse, lié à l'instauration du plan licence. Si nous pouvons nous réjouir que les étudiant-e-s gagnent un mois de bourse universitaire en plus ; le ministère n'a pas pour autant augmenté le budget alloué aux CROUS !Budget qui aurait du augmenter mathématiquement de 11,11...%

Malheureusement, les CROUS se retrouvent en ce début d'année 2012, avec un budget diminué (alors que les bourses sont sensées être indexées sur l'inflation) qui devra cette année encore réussir à faire ce qu'ils ont, logiquement, échoué l'an passé. À savoir : payer 10 mois de bourses avec un budget limite passable pour 9 mois de paiement ! De fait, les retards et les déficits accumulés par les CROUS sont la conséquence des politiques ministérielles, qui organisent et entretiennent la pénurie.



Quelles solutions face à la paupérisation des étudiant-e-s ?

 

 

Nous ne pouvons rien attendre du gouvernement, qui organise cette misère sociale. De plus, année électorale oblige, la flagrance de ce manquement est passée sous silence. La décision gouvernementale de reporter les élections CROUS, initialement prévues au printemps, dans le but affirmé d'empêcher la politisation des campus au moment des échéances électorales, ne fait que traduire la volonté de passer sous silence le problème de la précarité étudiante au cours de ces campagnes électorales.

Il n'existe que deux types solutions, qui sont tous les deux aussi importantes pour dénoncer le marché de la misère estudiantines qui s'organise et faire barrage à des politiques universitaires des plus rétrogrades. Entre 2007 et 2011, la pénurie de moyens du CROUS n'a cessé d'aller croissante. Cette logique, combinée avec l'application de la loi LRU dans les universités, est responsable d'une diminution de 4% de la part des étudiant-e-s des classes populaires parmi l'ensemble des effectifs étudiant-e-s (selon l'étude 2011 de l'Observatoire de la Vie étudiante). Cette logique se répercute aussi concrètement sur les coûts des prestations du CROUS : jusque dans la décennie 1980, le coût d'un repas au CROUS était pris en charge à 50% par les étudiant-e-s, contre 65% aujourd'hui. Chacun-e sait que le prix des prestations du CROUS augmente lors de chaque rentrée universitaire. C'est donc pour une autre politique des CROUS que nous devons lutter.

La seconde, plus directement matérielle, concerne les étudiant-e-s en difficultées suite au non-paiement de leurs bourses. Cette solution consiste à construire un dossier auprès du FNAU (pour lesquels Sud étudiant EHESS vous aidera si vous le souhaitez). Mais attention ! Ces aides sont des aides réservées aux situations d'urgence. En effet, ces dossiers étant traités par des assistant-e-s sociaux/ales (et le personnel manque cruellement), il faut réserver ces demandes aux situations d'urgences : une accumulation de demandes a pour conséquence d'allonger le délais de traitement global.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article